L’histoire des institutions et des régimes politiques a ce trait singulier de retenir dans ses pages les hommes forts. Ce qu’elle retient c’est précisément les idées et les monuments qui ont manifesté et symbolisé les grandes réformes à fort impact social. Ces grandes idées ont traversé le temps, et continuent à nous parler jusqu’à nos jours. Elles portent une certaine sagesse qui peut orienter et rectifier la gestion de la chose publique. Cet ouvrage nous a permis d’apprendre, non pas les notions théoriques de sciences politiques, mais de l’expérience de ceux qui ont été aux affaires à travers les différentes citations. Il nous a par-dessus tout donné à constater que, comme ces anciens, nous pouvons aussi bouger les lignes dans notre société en se gardant hors de toute antivaleur et en prônant une société plus juste, sans entre parfait. Seule la justice élève une nation, dit-on ; le salut du peuple gît dans le respect des lois.
Une question a singulièrement taraudé mon esprit au fil des temps, au vu de la pratique de la gouvernance en Afrique de façon générale, et plus particulièrement en République Démocratique du Congo : qu’est-ce que ces anciens ont fait pour que l’histoire, la mémoire universelle puisse sans cesse se souvenir d’eux ? Quand on parle de bienfaits du régime démocratique, on ne s’empêchera pas de citer Solon. Quand on évoque la défense des intérêts et des lois de la patrie, on citera Caton et Cicéron. Quand on veut comprendre le sens du sacrifice, Lincoln, Lumumba, Laurent Désiré Kabila nous l’expliqueront avec je ne sais quelle merveilleuse naïveté, ce magnifique sens du risque qui dit : sont morts bienheureux ceux qui meurent pour la patrie. Ces personnages furent de la même nature que nous, et eurent certainement, comme tout être humain, leurs faiblesses, leurs côté sombre ; ils ont parfois pris des mauvaise des décisions. Cependant certaines de leurs actions politiques témoignent d’une certaine grandeur jusqu’à nos jours. Leur passage aux affaires semble avoir rencontré les aspirations de leurs peuples, jusqu’à traverser le temps et à parler à notre temps.