Ce recueil de poèmes qui bouscule, à maints endroits, les contraintes de la métrique, qui se forge son propre chemin littéraire, évoque sans fard la destinée de l'homme, qui, pour donner un sens à son être et retrouver toute sa dimension ontologique, devra, après avoir << Chanté la vie », « danser la mort ». L'auteur nous présente donc la face humaine et sociable de cette réalité << hideuse » qu'est la mort, et c'est cette réussite qui nous amène à croire que la mort est, à son tour, bien mortelle, à l'image de tout ce qui touche à la vie de l'homme. La mort n'est plus la mort, la mort est la plénitude de la vie.
LA MORT
Ponceuse venimeuse morsure, Cruelle et impitoyable créature, Censure qui encense blessures, Puissante créatrice des fractures.
Pourquoi te caches-tu si tu es forte? T'as honte de tes actes funestes?
Inexistence existante.
Forme infâme, Monstre sans âme, Désastre sans crâne.
Pensée agonisant les penseurs, Insouciante source de soucis, Méprisante cantatrice de malheur.
Tu nous imposes une ritournelle Vague, vaine et amère.
Cruauté, méchanceté: voilà tes mots.
Penser à toi ou t'oublier, une vanité.
Disparais de mes pensées.