Couverture du roman intitulé Course contre la honte

Course contre la honte

Raïssa est une cheffe d’entreprise ambitieuse et généreuse. Par sa carrière exemplaire et son potentiel éblouissant, elle espère remplir tous les critères de la femme accomplie. Sauf que la société africaine lui rappelle à tout bout de champ qu’il lui manque une couronne, un titre, un honneur de plus, qui serait d’ailleurs le socle de la dignité féminine. Raïssa se lance alors dans une quête effrénée pour s’en emparer, prête à tout défier, à tout surmonter, à tout braver, ignorant complètement ce que lui réserve le revers de la médaille.

Au sujet de l'auteur

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Reinette Mulonda Ta-Kasongo, médecin, énarque et activiste, a été nominée au prix littéraire Zamenga grâce à sa nouvelle intitulée « Fioti ». Entre amour, ambition, sorcellerie et trahison, elle nous embarque de manière haletante dans une aventure palpitante qui remet en question de nombreuses idées sur la réussite du genre féminin.

Extrait

A 27 ans, Raïssa était une jeune femme brillante et incontestablement belle. Elle rêvait d’une grande carrière d’ingénieure, de voyage à travers le globe, d’un futur époux beau, amoureux, brillantissime, ambitieux, pétri de valeurs, et par-dessus tout, elle rêvait de remplir ses parents de fierté pour toutes les victoires et les médailles que rapporterait leur petite fille car elle portait aussi la lourde responsabilité de valoir tous les fils dont son père avait été privé de par sa naissance. Elle chérissait chacun de ses rêves et y travaillait rudement. Elle n’était pas de celles qui craignaient de viser les étoiles. — Raïssa… Un travail sur l’océan pacifique ! s’écria sa mère. Raïssa lui annonçait, ce matin-là, qu’elle avait décroché un emploi d’ingénieur dans la plus prestigieuse des entreprises pétrolières du pays. L’opposition de sa mère ne se fit attendre, cette dernière se justifiait par le fait qu’elle maîtrisait si bien les compétences et la détermination de sa fille. Sa génitrice craignait en cet instant-là que ce nouvel emploi n’amoindrisse d’avantage les chances de sa fille de se dégotter un conjoint. Elle n’était plus toute jeune, elle qui avançait vers la trentaine. — Maman, c’est une opportunité en or… Non ! Que dis-je ? En scandium ! répondit Raïssa face à l’opposition de sa mère. — Une opportunité que tu ne devrais pas embrasser en tant que femme célibataire, rétorqua fermement la mère. — Mais maman, en quoi ce nouveau poste est-il incompatible avec mon avenir d’épouse ? — En tout et pour tout ! Quel homme te prendrait pour épouse en plein milieu de l’océan pacifique ? Pour la mère de Raïssa, le choix d’une femme devrait continuellement composer avec son avenir d’épouse et de mère. Ainsi, de son choix de faculté à ses choix de carrière, Raïssa se devait de composer avec la hantise de sa mère de ne pas voir sa progéniture finir « vieille fille » comme elle le disait si bien. Raïssa ne tint pas compte de réticences de sa mère. Au bout de sept ans dans l’entreprise, elle avait gravi les échelons comme personne auparavant. Elle devint le jeune prodige qui trônait en maîtresse sur une entreprise de raffinerie et des produits pétroliers. Aucune femme aussi jeune ne s’était frottée à un si grand poste. Elle dirigeait d’une main de maître RM énergies au point qu’elle s’en attira toute la sympathie et le respect du personnel. Elle n’inspirait que fierté et admiration à son père. Sa mère ne voyait pas pourtant son succès professionnel d’un si bon œil. « Une femme de pouvoir est une femme qui finit seule en Afrique », répétait-elle à son mari et à sa fille. Se départant des limitations de sa mère, Raïssa gravissait les échelons. Mais au plus profond d’elle-même, elle n’avait aucunement supprimé ce rêve de mariage ; elle n’en faisait juste pas une quête ultime, un OBJECTIF de vie.

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