"Et puis un jour", une arnaque ?

0 41 09.08.2025 Introduction

Un bon livre peut être une arnaque délicieuse, il nous déroute, nous agace, nous émerveille, et, au bout du compte, nous laisse heureux d’avoir été dupés par la beauté des mots.

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Hier, avant de pieuter, j'ai décidé de lire Et puis un jour... , un recueil de dix nouvelles. Je n'en ai lu que les cinq premières. Voici mon commentaire :

1. Un matin pas comme les autres (Jean-Chrysostome)

L'auteur (d'heureuse mémoire), présente une histoire devinable et donc sans surprise à tous les niveaux, comme on peut le remarquer déjà à partir du titre. Une narration plate suivie d'une absence de métatexte. Franchement, je n'ai rien aimé.

2. Au numéro 12 de la deuxième avenue (Lasana Kisala)

J'ai aimé la description : sensible à tous les éléments environnant l'énonciateur/narrateur. J'ai lu un naturaliste. Un Zola. Mais, nouer la trame du récit jusqu'à la fin n'est pas le propre de la nouvelle. J'ai eu l'impression de passer mon temps inutilement à lire un texte que tout est mystifié jusqu'à la fin. J'ai lu le texte deux fois. Peut-être qu'il me faudrait une troisième lecture pour mieux saisir l'histoire.

3. Coup de foudre au square ( Ethan Kaumbo)

Un texte qui a le mérite de figurer dans un tel recueil, une telle Anthologie. Il y a de la poétique au sens que la conçoit Paul Valéry. Il y a aussi de la poésie. La chute est digne d'une nouvelle. Une note ? Je mettrai un 9/10.

4. Il ne restera de toi qu'une mémoire ( Daniel KALOMBO)

Rien de nouvelle en lisant ce texte. C'est PEUT-ÊTRE un poème.- "peut-être" parce que cela reste à vérifier.-

La narratologie est violée dans ce texte. Le temps d'écriture c'est le "futur ". Il y a de même l'absence des indicateurs spatio-temporels. Peut-être l'auteur voulait écrire une nouvelle à la manière d'une poésie, mais, en tout cas, son train de vers a déraillé. Même Georges Ngal qui écrivait ces romans à la manière de contes, observait du moins certaines règles romanesques.

5. Horribles nuits (Salva Amisi)

Un critique de la conscience plaindrait ce texte pour sa forme, puisque de cette dernière ressort de fois l'analyse de certaines structures textuelles, comme le thème par exemple. Heureusement que je ne le suis pas!

L'histoire n'est pas mal en vrai, mais le fait qui pourrait marquer tout lecteur n'est malheureusement pas le fait autour duquel s'articule le récit. Je parle de la partie érotique dans ce texte.(Je sais que ce qui ont déjà lu le texte, l'auteur y compris, se représente déjà cette scène.)

Mais, après tout l'auteur a su entretenir son lecteur du début jusqu'à la fin.

Une dernière remarque : bel incipit qui traduit le rapport de la littérature et le cinéma!

Je reviendrai après avoir lu les cinq dernières restantes.

**********

Et puis un jour, un soir, le lendemain de ma première lecture... je poursuivis et finis avec les cinq dernières nouvelles qui me restèrent.

Commentaire général : " Et puis un jour est une ARNAQUE, une vraie... -voilà qui fait la beauté de la littérature - Mais pas que. C'est aussi un véritable lieu de la création littéraire. Dix auteurs, dix styles, dix histoires.

Dans Perdu d'avance par exemple, l'auteur a réussi à narrer avec le temps présent tout en faisant participer son lecteur avec un " tu " comme personnage principal. Mais quelle histoire a-t-il présentée ? Que retiendra-t-on de son récit ? Une histoire qui ne sert à rien. Qui ne transmet aucun message. " On confie une mission à un personnage. On lui donne un sac qu'il devra rendre à quelqu'un en X lieu. On lui demande de ne pas ouvrir le sac en chemin. Il résiste et ne l'ouvre pas. Il arrive au lieu du rendez-vous, il ne voit personne. Fatigué, il ouvre le sac et boumm l'histoire prend fin." Vrai il est que la fonction esthétique en littérature prime sur d'autres fonctions, mais il n'est pas dit que les autres sont exclues. Sartre n'avait pas raison d'écrire 

Qu'est-ce que la littérature ? Ouvrage dans lequel il s'est posé des questions comme " pourquoi écrire ? " Pour qui écrire ?"

Parbleu !

Le dernier texte " M'siri " de Georges Kalassa est une masterclasse . Quelle mise en abyme ! Pareil texte a valu à Ben jelou beaucoup de mérites.(L'enfant de sable)

Histoire, personnages, lieux... tout est beau ici.

Un simple petit regret : le temps de narration du récit principal est le même que celui du récit inclu.

La différence de temps ajouterait du tonus à ce texte. Elle suffirait pour que je mette un 10/10 à l'auteur.

Hélas !

Si un livre provoque la réaction auprès d'un lecteur, ce qu'il a atteint l'un parmi ses objectifs.

Ce livre m'a fait voyager et donc, valait la peine que je le lise.

Merci aux écrivains !


Ptérygote est poète et critique Littéraire

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