Indépendance
Quand l’indépendance n’est qu’un mot dans les discours, le peuple continue de danser sur les cendres de sa dignité.

On voulait l’indépendance,
On nous a légué la danse.
Voilà pourquoi on nous vole sous une mélodie musicale,
Et la pauvreté du peuple devient magistrale.
En lieu et place de l’indépendance,
On nous a légué la danse.
C’est à voir à l’œil nu.
En quoi sommes-nous indépendants, si la paix doit venir avec l’ONU ?
La voix du peuple, c’est la voix de Dieu.
Qu’à cela ne tienne, cette voix est bafouée !
On dit pourtant que le peuple, c’est le souverain premier,
Mais à le voir, on dirait qu’on pense à lui qu’en dernier !
En quoi sommes-nous indépendants, si tout est extraverti ?
On est tellement malheureux qu’on ne désire plus que le paradis.
Mais avant cela, il faut mourir...
Et cela, même un octogénaire ne le désire pas.
N’ont-ils pas eu raison de dire :
« Avant indépendance = Après indépendance » ?
Avant comme après, c’est clair, tout est pareil.
Maintenant, pauvreté, misère, maladies mènent ici la danse.
On a cherché l’indépendance
Parce qu’on était harassés de vivre sous la férule.
En vérité, nous n’avons rien compris de l’indépendance.
Il aurait fallu que cessent ces terribles décombres ! C’était ça, notre ardent désir !
Pour mieux gérer nos aïeuls,
La férule avait pris place.
Et avec ça, ceux-ci ne tardaient pas à dire adieu !
Ils leur ont souvent tenu tête, mais cela n’était que fugace.
Un indépendant est toujours debout !
C’est bien miséreux quand on a du mal à joindre les deux bouts.
Car la misère rend le réveil du lendemain incertain.
Et pendant qu’on se dit libres chez nous, pourquoi tant d’immigrés ?
Indépendance : liberté d’agir, liberté d’expression !
Ici, le peuple est par contre, tant de fois, incarcéré et sa voix devient sépulcrale.
Cependant, chaque fois, on nous chante : « Debout Congolais ! »
De quel « debout » parle-t-on si l’on doit toujours être tels des déchus ?
J’en veux terriblement à cette exclamation : « Ô peuple ardent ! »
Alors que le pays demeure toujours parmi les pays du tiers monde,
Et que son peuple soi-disant ardent est encore plus pitoyable qu’un mendiant.
Serions-nous indépendants si la religion
Devient une arme favorable pour piller nos régions ?
« Offrez à Dieu cent mille, et vous en recevrez au centuple », dit-on !
Des indépendants aveuglés, des moins que rien… C’est malheureux !
Toute chose nous est dictée par l’extérieur.
C’est la colonisation à distance !
Et ils le font avec insistance.
Pas besoin qu’on vous accorde une audience.
Vous n’avez que l’exécution comme ordre, sinon on vous fait subir une exécrable sentence !
Nos dirigeants sont des bourgeois compradores,
Craints par leurs nations, des jouets aux yeux des ex-colons.
Tels des dieux ici, moins que des esclaves là-bas, et leurs poches précèdent l’intérêt du peuple.
Ils offrent ailleurs, aux ex-colons, pour être maintenus au pouvoir, plus que de l’or.
Et, se croyant forts, adulés par ces cochons rasés, ils vendent leurs terres en âme et conscience.
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