L'Arme

des balles

qui pleurent

qui crient

qui blessent

qui arrachent les vies

les rêves 

l'amour

blessures au ventre

au fémur 

fémur os

fémur de nos espoirs 

fémur os le plus long

abdomen

abdo

des vies

une larme

une nostalgie d'une larme

roman en vie

roman de vie

je te hais mon ami

tu as ouvert une porte

sur la blessure de ton départ

tu as ouvert une porte

sur la blessure de ta mort

je porte cette blessure

je porte cette blessure 

blessure

blessure-rouge

blessure-larmes

des balles

qui pleurent

qui crient

qui blessent

qui cartonnent

cartouchent

qui arrachent les vies

les rêves 

l'amour

qui t'arrache

loin de nous

ton corps

près de nous

ta voix

ta voix de poète 

ta voix ta voix ta voix 

ces blessures 

quand les refermer 

quand les bercer les cicatricer

elles sont putes

comme la vie

comme la mort

comme la vie-morte

comme la mort-vie

comme toutes ces balles en l'air

comme toutes ces eaux du canal

comme

des balles

l'arme

des balles 

l'arme 

encore

je souffle

ce souffle qui te manque 

ton cœur est loin de la vie

quand la mort y coule

y fait son lit

la Seine

le fleuve Congo

dans ton cœur

mon visage dans le miroir dans mon cœur

je te vois

ton coach te voit

je te vois ici devant ces artistes 

ici

ici devant les mots qui me regardent 

ici devant la vie qui vit qui fuit qui crie

ici devant moi des micros

ta photo Justice pour toi

des vestes

du froid

des étoiles me regardent ami

des étoiles rouges noires bleues

des racistes que tu n'aimais pas appeler

triste

triste éternellement 

triste et en joie

en joie 

parce qu'éternellement tu seras

comme la ville éternelle 

Rome

où tu vis comme pape comme Capitaine 

ta Rome à toi

nostalgie d'une larme

soleil en deuil

lumière sans corps sans âme sans vie

nostalgie d'une larme

mes yeux baignés 

un samedi 17 mai inoubliable

un soir des vers qui devenait un soit pervers

je sais que ce texte je l'attends 

que j'attends voir tes six pieds sous terre

pour te demander la suite

vivons vivants 

mourrons vivants

la vie au souffle du vent

au froid de la ville 

de mai

de juin

de juillet

je sais que ce texte je l'attends 

que j'attends voir tes six pieds sous terre

pour te demander la suite

vivons vivants 

même quand je te hais

je t'aime 

dixit le poète

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