Mes chers compatriotes,
Là où certains trinquent à l’eau plate, nous levons nos verres à la mémoire mousseuse de nos traditions.

Aujourd’hui, je vous parle avec le cœur en mousse et le verbe houblonné. Car il y a urgence, mes amis. Le moment est grave. L’heure est à la mobilisation générale. Le baril de bière est en danger !
Depuis des décennies, notre noble nation s’est construite sur des valeurs fortes : fraternité, fût de pression et fermentation. Mais voilà que se lèvent de sombres nuées sucrées. Voilà que s’installent dans nos frigos et nos consciences de perfides ennemis : les buveurs de soda, les adorateurs de bulles sans âme, les zélateurs de l’eau minérale tiède et triste !
Fini le clapotis joyeux de la pinte partagée, place à l’éternuement de la canette light ! Finie l’ivresse poétique et chaleureuse, place à l’hydratation hygiéniste, cette religion sans ivresse, ce dogme aseptisé où l’on trinque au zéro sucre !
Mes chers compatriotes, trop, c’est trop. Il est temps de dire NON !
Non à la fadeur chlorée !
Non à la mousse en carton !
Non aux bulles sans bravoure !
Oui à la bière, notre patrimoine mousseux, notre richesse fermentée, notre identité nationale et digestive !
Je le dis solennellement : nous déclarons la guerre aux sacrosaints de la vie insipide, à ceux qui croient qu’on peut communier autour d’un Perrier citron. À ceux qui osent lever leur gobelet d’eau plate dans des mariages, des funérailles, des concerts ou, pire encore : des vendredis soirs !
Nous devons soutenir, coûte que coûte, notre glorieuse industrie brassicole. C’est une question de survie, d’honneur et de mousse ! Car derrière chaque pinte se cache un emploi. Derrière chaque gorgée, un artisan. Derrière chaque gueule de bois, un pan de notre culture !
Je lance donc un appel vibrant et légèrement houblonné : consommez, mes frères et sœurs ! Soutenez la bière avec constance et endurance ! Ne laissez plus jamais un apéritif sans amertume, un barbecue sans blondes, un débat sans pression !
Et que l’on n’aille plus dire : « Trop, c’est trop ! » Car dans ce combat, trop, c’est mieux !
Je ferai ma part dans ce combat sans merci.
Nzau Lembe
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