« Une simple lettre d’amour », lecture de Sir Hakim Ndondji
Une simple lettre d’amour de Yann Moix est un plaidoyer bouleversant pour la réhabilitation de l’amour véritable, loin de la sexualité réduite, qui nous pousse à réfléchir profondément sur ce sentiment essentiel que les hommes, selon l’auteur, ne savent plus vivre.

S’il y a un livre que tout le monde devrait lire, c’est bien celui-ci. Un roman épistolaire de Yann Moix, écrit en 2015. Tout le monde devrait lire ce livre, non seulement parce que ça parle d’amour (j’aime beaucoup l’amour), mais aussi et surtout parce que c’est beau.
J’ai eu le plaisir d’inscrire ce livre sur la liste des chefs-d’œuvre que j’ai déjà lus. J’ai trouvé l’auteur trop modeste dans le choix du titre. J’aurais aimé qu’il l’intitule : « Une puissante lettre d’amour ». Mais bon, qui suis-je pour juger le choix d’un si grand écrivain ?
« Une simple lettre d’amour ». Est-ce vraiment une lettre d’amour ? N’est-ce pas une lettre de rupture ? Admettons que c’est une lettre d’amour, puisque, du début à la fin, l’auteur ne parle que de ça : d’amour. Il soulève de grands questionnements autour du concept fondamental même de l’amour. Il ne se contente pas de donner des réponses toutes faites à des questions complexes qu’on se pose, des questions telles que : « C’est quoi l’amour ? », « Jusqu’où nous mène-t-il ? », « Quelles sont ses limites ? », « Quels sont les principes qui le gouvernent ou qui sont censés le gouverner ? », « À quoi ça sert d’aimer ? », mais il nous invite à une profonde réflexion sur ces interrogations si cruciales et vitales. Surtout à cette époque où l’amour a vraiment besoin d’être SAUVÉ !
« Une simple lettre d’amour ». J’admets qu’un lecteur trop scrupuleux trouvera l’auteur (trop ?) érotique. Mais il est véridique. Il a écrit cette lettre dans la fatigue et, comme il l’a dit : « L’extrême fatigue est la meilleure longueur d’onde pour faire jaillir les vérités tues, les aveux empêchés », et encore : « L’abîme rend, non pas honnête, non pas sincère, mais vivant, mais vrai. » Il déplore l’état actuel du monde où l’amour est réduit à la sexualité, en déclarant : « La sexualité fut instituée, fut échafaudée, fut élaborée pour nous empêcher de lire tout Balzac », et aussi : « Une vie délivrée du sexe saurait procurer, pour peu, non qu’on s’y résigne, mais qu’on y aspire, une vie extraordinaire, superbe, rugissante, soulagée. »
J’en déduis, pour ma part, que le sexe nous empêche de prendre part aux véritables délices de l’amour.
« Une simple lettre d’amour ». L’auteur exprime une envie désespérée de sauver l’amour, puisqu’il déclare : « Les hommes ne savent pas aimer. » Puisqu’il faut sauver l’amour, il faut lire ce livre pour comprendre pourquoi cela est d’une nécessité vitale.
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